Le langage et ses silences, Le Claux Pierrelatte

Le langage et ses silences, Le Claux Pierrelatte

Le langage et ses silences

Classe de GS  école maternelle le Claux à Pierrelatte, Sophie Warnet
Sylvie Garraud, artiste

 

Résumé du projet : 4 classes dans 4 écoles différentes (Le Roc et Le Claux à Pierrelatte, Le Pialon à St-Paul-Trois-Châteaux, Pracontal à Montélimar) mettent en œuvre des projets artistiques avec 3 intervenants : une plasticienne, un musicien, un graphiste autour des relations du langage et de la création artistique. Des échanges vont être organisés entre ces classes.

Objectifs du projet

1. Développer un intérêt pour le langage, l'expression orale et écrite, l'écoute, la lecture... Interroger ce qu'est le langage, ce qu'il permet et comment nous vivons le langage.
2. Développer un intérêt pour les champs artistiques, en tant que pratique personnelle et partagée, et en tant que spectateur, auditeur, lecteur d'une œuvre.
3. Interroger les relations du langage au geste artistique en tant que pratique. Interroger les relations du langage face à l'œuvre.
4. Développer un intérêt pour la rencontre, le partage, la transmission d'une expérience, la découverte à travers l'autre (les autres enfants, les autres adultes, les autres « mondes »que le sien).

Sophie en classe avant le 1er atelier, octobre 2012

 Echantillons de couleur :
En groupe classe, chaque élève dispose de plusieurs carrés de papier blanc (15 X15 environ), d’une assiette en plastique et d’un pinceau. A disposition des élèves trois pots contenant chacun une couleur primaire, avec une petite cuillère. Chaque élève doit faire plusieurs mélanges en prélevant deux des trois couleurs proposées. Le mélange ainsi obtenu est étalé sur un carré blanc, en prenant garde à ne plus laisser de blanc. (très important pour faire vibrer les couleurs entre elles, une fois que l’on voudra comparer, associer, trier… différents carrés ensemble). Une fois le premier mélange étalé, changer de pinceau et réaliser d’autres mélanges. 

Les élèves sont étonnés, surpris, émerveillés à chaque mélange de voir que des couleurs disparaissent pour en faire naître une autre. Un élève met du bleu et du jaune : « Ils ont disparu ! Ça fait du vert ! »

Je propose plusieurs séances où chaque élève fait sa mixture, réalise lui-même ses expériences de mélange de couleur.

Lors d’une autre séance, je demande à chaque élève de choisir une des couleurs primaires et de peindre un carré blanc avec. Puis je dispose sur les tables, des pots de peinture blanche avec des petites cuillères : mettre du blanc dans sa couleur, mélanger et étaler sur tout le carré blanc. Puis recommencer… jusqu’à ce que la couleur ne soit plus qu’un souvenir… On la voit encore, mais pas tout à fait ! Nous parlons donc d’éclaircir la couleur.

A contrario, les élèves, ajoutent par petites quantités du noir et fonce la couleur choisie. Je dispose donc des pots de noir accompagnés de petites cuillères. A la fin de l’expérience : « Maitresse, regarde c’est tout noir, oh non,  c’est noir bleuté ! »

Dans la classe, nous avons maintenant une collection de carrés peints de différentes couleurs. Dans la salle d’EPS, nous nous amusons à les semer dans un espace très grand  ou au contraire très serré. Puis les élèves les observent, en choisissent quelques-uns et les rangent, les ordonnent, les comparent… disposent librement ces carrés, en forment un tapis, une mosaïque, un patchwork…

 Les couleurs d’après Thomas :

Nous avons découvert l’album Le livre noir des couleurs, les yeux bandés. Par le toucher, j’ai donné à découvrir cet album. J’ai permis aux élèves de glisser leur main sur les illustrations en relief des pages de l’album.

Les élèves ayant identifié l’objet comme un livre, je leur ai rendu la vue. Ils ont découvert, effectivement un livre mais noir. Je leur ai lu le titre : Le livre noir des couleurs, nous l’avons feuilleté. Après discussion autour de ce titre et de sa possible signification, nous en sommes arrivés au problème suivant : Comment un livre qui parle des couleurs peut-il être tout noir ?

Alors, je leur ai lu la quatrième de couverture : « Thomas ne voit pas les couleurs mais elles sont pour lui mille odeurs, bruits, émotions et saveurs. Dans l’obscurité de ses yeux, il nous invite à les regarder autrement… »

Discussion autour de ce résumé pour tenter de comprendre que Thomas est aveugle et qu’il perçoit les couleurs différemment. Retour sur l’expérience du début de séance : Les élèves ne voyaient pas mais ils ont perçu que c’était un livre (toucher et reconnaissance de la forme, de la matière, bruit des pages qui tournent.)
A plusieurs reprises, je leur ai lu le texte de l’album.  Puis nous avons, collectivement, pour chaque couleur, écris ce que celles-ci évoquaient pour Thomas et pour nous. Quelques extraits :

« Pour nous le jaune, c’est acide comme le citron. »

« Pour nous, le rouge, c’est de l’amour comme un cœur. »

« Pour nous, le bleu, c’est immense comme la planète terre. » (vient après la lecture de la très fameuse phrase de Paul Eluard « La terre est bleue comme une orange ».)

« Pour nous le bleu, c’est intouchable comme le ciel. »

« Pour nous le vert, c’est exquis comme le kiwi. »

« pour nous le vert, c’est comme la peur » (suite à la lecture d’un conte où trois jeunes moutons se promenant dans la forêt ont très peur et deviennent tout vert).

Autres albums lus en lecture offerte :

Le lexique
Une grenouille rouge et un flamand vert / Svjetlan Junakovic, Casterman 2000
Le lutin des couleurs, Chiara Carrer / Le joie de Lire, 2006

La couleur dans l’art :
Le musée des couleurs, Caroline Desnoëttes, Réunion des musées nationaux, 1996
Le musée en 10 couleurs : 10 œuvres des collections du Musée national d’art moderne à Paris / Sophie Crutil, Milan / Edition du centre Pompidou, 2006

La couleur détournée :
Rose citron, Hervé Tullet, Seuil Jeunesse, 2001

Les mélanges :
Petit bleu, Petit jaune, Léo Lionni, L’école des loisirs, 2000
3 souris peintres, Ellen Stoll Wach, Mijade, 2004
Le magicien des couleurs, Arnold Lobel, L’école des loisirs, 2001

Atelier 1 du vendredi 19 octobre

L'espace de la salle, un gymnase recouvert de plastiques de protection, sur lequel sont installés de grands formats (100 x 80 cm) de papier blanc, suffisamment grands pour qu'ils deviennent plus tard des étendues de couleurs à l'échelle des enfants. Il s'agira après une première présentation et prise de contact de passer à l'acte en faisant « un bain de couleurs ». Les enfants comprennent très vite que c'est une expression de langage. Nous sommes dans la métaphore pour induire un geste, un flux de couleurs, rien que des couleurs : la feuille va devenir une « piscine de couleurs ». Je leur présente des encres  qui ont la particularité d'être denses, fluides, transparentes, lumineuses, très instables sous l'effet des mélanges et des superpositions. Trois couleurs primaires  seulement car les autres vont apparaître dans leurs infinies nuances. Je donne à la fois un procédé rigoureux aux enfants pour conserver les couleurs de base dans la palette (faire des mélanges à part, laver et sécher son pinceau, etc) et en même temps ils ont toute liberté d'en faire ce qu'ils veulent (geste, mélanges directement sur la feuille ou dans la palette,  etc) avec pour seule consigne de ne rien représenter d'autre que cette piscine de couleurs , pleine de couleurs, sans plus de blanc du papier. Car il s'agit de faire vibrer les couleurs entre elles par juxtaposition en plus des possibilités de superpositions. Un rouge « n'est plus le même » s'il touche un orange ou s'il touche un vert. Je voudrais leur permettre de vivre ces effets colorés en soi, purement sensoriel , sans la contrainte du dessin ou de la narration à priori. Nous sommes délibérément hors du coloriage. La couleur s'étale, déborde, dégouline, imprègne : les doigts, les chiffons, les pots d'eau sont des spectacles colorés.

Chacun a un tempérament, une sensibilité qui va s'exprimer immédiatement par des gammes de couleurs, spontanément sans intention de raconter ou de justifier quoi que ce soit. L'apparition de la couleur sous leurs gestes est jubilatoire, ils parlent beaucoup , expriment leur étonnement et leur découvertes. La narration jaillit de ces gestes. Chaque surface devient « tout un monde » uniquement par des taches de couleurs et très différent des autres. Les  duos d'enfant ont permis à la fois d'échanger entre eux, et de vivre une expérience visuelle  d'étendue colorée sur un format assez grand sans s'épuiser à le couvrir seul.

Nous les invitons ensuite à devenir spectateur (de son travail et de celui des autres).

Les enfants sont réunis par petits groupes avec 1 adulte. Chacun passe de peinture en peinture, et exprime ce qu'il ressent devant ces piscines de couleurs, éventuellement ce qu'il ferait de ces couleurs, ce qu'il y dessinerait. L'adulte note et mets les mots dans une enveloppe, sous la peinture pour que d'autres groupes s'expriment sans savoir ce que les premiers ont dit. Ce travail d'expression (et donc de vocabulaire), anticipé en amont de l'atelier à travers des ouvrages de littérature jeunesse se prolongera en classe dans les jours qui viennent.

Nous convenons aussi avec Sophie de quelques expériences plastiques à poursuivre avec les enfants sur ces peintures inachevées, car celles-ci vont procéder par étapes et recouvrements. Au cours du rangement de l'atelier, nous décidons d'utiliser aussi les chiffons ayant servi à l'essuyage des pinceaux, révélateurs de ces gammes colorées utilisées par chacun, peintures involontaires.

Atelier 2  du vendredi 30 novembre 2012

Avant de partir à "l'atelier" (le gymnase couvert d'une bâche plastique), les enfants me racontent ce qu'ils ont fait depuis la dernière séance. Ils n'ont pas oublié notre " piscine de couleurs" et me racontent les expériences en classe avec Sophie entre temps: lunettes de visée puis dessins sur les couleurs, objets colorés posés sur un fond coloré… Quels effets visuels  cela produit-il? Un objet rouge sur un fond orangé semble se cacher dedans, par contre s'il est posé sur un fond vert, il ressort. Je fais mine de sortir un mot de ma poche pour leur offrir: c'est ce que les peintres appellent " le contraste". De la même manière nous allons peindre par dessus les taches colorées de notre "piscine" : des personnages, des formes , des objets … en pensant aux phénomènes du contraste et des nuances, de ce qui va ressortir ou se cacher dans une autre couleur. C'est le ressenti personnel à partir des vibrations colorées qui va guider les enfants  vers des histoires. Qu'est ce qui se passe dans ce monde bleu-rouge ou cet autre bleu-vert-brun, ou encore dans ces gammes de tons beige-vert-gris-bleu-rose-clairs? Les gestes sont figuratifs ou abstraits, comme ils le désirent. Ils sont libres d'y mettre le contenu qu'ils veulent et de l'exprimer cette fois-ci par le dessin …ou en mots (parce qu'ils parlent en peignant).
Atelier 3  du 14 décembre 2012

Cette séance est un atelier préparatoire au projet de réaliser une boîte pleine couleur(s) pour offrir une "sensation colorée". Pendant qu'une partie de la classe est occupée à prolonger la "piscine de couleurs" en une réalisation personnelle , un autre partie trempe des morceaux  de divers papiers dans des bains de couleurs remplis d'encres et d'eau…L'imprégnation des papiers va nous donner d'autres effets que le geste de peindre. De plus, selon la nature du papier, la couleur varie. Les enfants sont autorisés à mélanger les couleurs des pots d'eau colorés et voir le spectacle des nuages de couleurs liquides s'interpénétrer et se dissoudre, pour obtenir de nouvelles couleurs .  L'objectif est d'accumuler une quantité de matières colorées et de différentes natures…

 
 
Atelier 4  matin du 18 janvier 2013 visite à la Galerie de l'expo Archives Actives

Un papier plié à la manière d'un prospectus d'information est un support où l'on dessinera en fonction des différentes salles. Il se trouve que les plis qui forment les cases du "prospectus" peuvent devenir les salles et les étages de la "maison" de la galerie. Les enfants ou la maitresse seront aussi amenés à prendre des photos dans les salles qui s'intègreront ensuite sur ce support. La classe est divisée en 2 groupes; un groupe va avec Stéphanie Lehu qui est médiatrice et expose aussi . Ils vont la rencontrer autour de son travail. Un autre groupe avec moi. Nous passons d'une salle à l'autre et par contraste, nous nous retrouvons dans une salle obscure où j'ai projeté des diapositives. La première phase est de laisser les enfants découvrir et exprimer leur surprise de ce dessin de lumière dans l'obscurité, de cette sensation enveloppante du noir et de ce qu'elle peut connoter. Nous passons par l'expression du ressenti personnel avant la description qui va nous mettre dans un autre état d'esprit puis ensuite quelques compléments d'information sur mes outils, le dispositf de prise de vue, mes intentions. Je préfère insister sur ce moment d'expérience physique pour eux avec un jeu à partir d'écrans de papier calque pour capter des fragments d'images, se déplacer dans l'espace et jouer avec la distance, l'espace. Je n'ai pas le temps de tous dire, notamment sur comment ces images sont faites. Je prévois de prolonger cette expérience à l'école dans les semaines qui viendront. Les parents accompagnateurs expriment leur avis, me posent des questions. Je leur propose de revenir à cette prochaine occasion, car on peut en faire un atelier avec les enfants .

atelier 5  après-midi du 18 janvier 2013

Comment faire se croiser travaux sur le langage avec Sophie autour des albums jeunesse et les expériences picturales en atelier?  Comment associer des mots non seulement à des images narratives mais aussi à des expériences sensorielles, émotionnelles?

Après-midi, atelier en classe:
Sophie organise un atelier langage avec un groupe d'enfants à propos du vent: "pour que les mots arrivent, il faut que cela passe par le vécu"
Les enfants sont réunis autour de Sophie, attentifs. Que va-t-il se passer? Sophie souffle doucement… puis souffle et siffle. Qu'est-ce que c'est?

Les enfants réagissent immédiatement: "un train … un oiseau ... les papas et les mamans... le vent et la fumée! ... ça fait bouger les cheveux ... "

" j'ai soufflé" dit la maitresse "...et ça fait du vent…"

puis elle souffle plus près:

"des guilis... ça chatouille... les cheveux bougent et se lèvent!... pas les cheveux de Saïd (ils sont courts)... Guillaume, ça l'a décoiffé!"

puis sur une feuille:

"ça fait voler la feuille... (les enfants soufflent aussi)

"et dehors?" dit la maitresse

"le vent... les cerf volants... la feuille va s'envoler... parce qu'elle est légère... et elle n'est pas lourde... moi,mon père,il m'a dit de chercher le sac qui s'était envolé. J'ai couru, j'ai couru. Après je suis revenu … (les feuilles) elles volent vite comme des cigognes... une toupie...

"Qu'est-ce qu'il fait s'envoler?"

"les cheveux... les feuilles... le vent il souffle... ça fait froid... quand il fait chaud le vent il souffle pas... ça fait moins chaud... tiède... moi, j'adore quand il fait un peu chaud... le vent à la mer... on entre dans la mer, c'est glacé... Lana elle a un cerf volant. Le vent il emporte mon cerf volant. Il l'emporte très très loin. Il y avait beaucoup de vent hier. J'ai joué avec le cerf volant et je l'ai lâché. Il s'est envolé... mon cerf volant c'est un dinosaure."

Le 2ème  temps de l'après-midi est un atelier d'arts plastiques : il s'agit de faire se concentrer les enfants sur une sensation, la sensation colorée et de la composer intentionnellement, par exemple pour l'offrir à quelqu'un comme si on offrait un cadeau dans une boîte. La boîte permet de produire un effet de surprise pour celui qui l'ouvre. Chaque enfant a façonné une boîte  en classe au moyen de carton ondulé trempé dans l'eau puis modelé. Chaque boîte est unique, elle est grise et peinte en blanc à l'intérieur afin de recevoir les couleurs. J'explique l'idée aux enfants: " la boîte est grise à l'extérieur , et quand on ouvrira: Whaou…! des couleurs! une sensation de couleurs! Mais chaque enfant mettra celles qu'il a envie de mettre ensemble, et chaque sensation sera différente" Les enfants maitrisent les mélanges.Nous commençons par peindre le fond de la boîte avec des encres de couleur (transparentes), puis de la peinture (gouache: opaque, épaisse) si l'on veut, et ensuite on ajoute des morceaux de couleurs (papiers trempés, échantillons de tissus, papiers de couleurs…). Pour mieux saisir la sensation colorée, j'organise tous ces échantillons en gammes au sol: rose->rouge-> orangé->jaune ->vert->bleu-> violet…les bruns et les gris comme des embranchements dans cette gamme.

Au début de l'atelier, les enfants participent à l'organisation de ces gammes, ils doivent chercher où déposer des échantillons tous différents. Ensemble nous expérimentons des verts et comment les repérer dans la gamme: tel vert, où le mettre?  vert plus bleu?  vert plus jaune?  on voit que le mot de "foncé" ou "clair" ne peut suffire à définir une couleur, car sinon on appel du même nom des couleurs très différentes les unes des autres (par exemple un vert bleu et un vert kaki seraient tous deux nommés "vert foncé").

 
Atelier 6 du 25 janvier 2013
 
Nous avons convenu avec Sophie qu'elle préparerait un support avec les enfants en vue de réaliser un  livre. Après réflexions sur les multiples possibilité de gestes qui amène à créer cette forme en feuilleté qu'est le livre, nous décidons de partir d'un ruban qui sera plié en accordéon. Sophie leur montre des exemples de livre conçus ainsi: comme une seule image très longue et pliée. 
 
Sophie proposera aux enfants des bobines de papier de largeur différente(bobines de caisse enregistreuse) qui ont la particularité d'être infiniment longues.: les dérouler dans le couloir de l'école et se laisser emporter par cette jubilation de voir le rouleau se dérouler si loin sans qu'il paraisse s'épuiser…
Quelle serait la longueur d'une histoire par rapport à ce rouleau? Chaque enfant choisit une longueur d'histoire qui est la taille de son ruban.
 
A mon arrivée, Sophie lit le livre d'Anne Herbaut "De quelle couleur est le vent?", mais le texte seul, sans montrer les illustrations et laissant la fin en suspens, puis  demande aux enfants ce qu'ils ont compris du texte…. je leur demande s'ils ont des images de cette histoire dans leur tête, des images mentales,  et leur propose de les retenir pour les dessiner sur leur ruban. Les enfants sont libres d'utiliser crayons, feutres, encres, etc. Ils dessinent l'histoire du livre comme ils l'ont ressenti et la prolongent à leur guise. C'est un dessin sur le livre et au delà.
 
 
Atelier 7 du 8 février 2013
 
Le livre a été lu avec les illustrations et en entier. Au terme de l'histoire l'auteur invite le lecteur à faire glisser les pages entre ses doigt: "ça fait du vent" près du visage des enfants. Nous discutons avec les enfants après cette lecture associant les images et le texte (…) 
 
La classe est divisée en 2 groupes: avec Sophie les enfants récoltent des mots extraits de l'histoire (…consignes de Sophie…)
Avec quelques autres adultes, nous les aidons à plier leur ruban dessiné en accordéon selon la largeur qu'ils décident.
Du livre large et court (format horizontal) au plus étroit et haut (vertical), on arrive pour l'un d'eux à une forme d'éventail… 
Les enfants vont ensuite ouvrir leur livre de double page en double page pour re-découvrir leur image fragmentée, métamorphosée en un tout autre univers. Il sont invités alors à inscrire dans les pages de nouveaux dessins à la suite de cette 2e lecture. Les mots, au même titre que les dessins et les couleurs, vont entrer dans le livre, trouver leur place.
 
Les plis du livre forment un monde miniature. C'est aussi une contrainte. Une enfant ne veut pas s'y attarder, elle ne résiste pas à l'envie de laisser s'ouvrir le livre, envahir à nouveau l'espace,  le faire voler en l'air, emporté par les mouvements de son corps. Elle danse…