Le langage et ses silences, graphisme St Paul 3 Châteaux

Le langage et ses silences, graphisme St Paul 3 Châteaux

Le langage et ses silences

Classe A PAC graphisme avec François Gaillard
CM1.CM2 de Nathalie Chabanal
école du Pialon- St Paul-trois-Châteaux

 

Première séance: vendredi 19 octobre 2012

Aujourd'hui, les élèves rencontrent pour la première fois François. Il se présente tout d'abord, puis très vite leur demande s'ils ont une idée du métier de graphiste. Les élèves pensent qu'un graphiste sait graver, qu'il fait de la peinture, ou peut-être de la photo, et même des graffitis! Bref, ils ne savent pas vraiment...

Pour être graphiste, il faut donc aimer le dessin, la photographie, les lettres, les langues, les signes. Mais qu'est-ce qu'un signe ?

Pour illustrer son métier, il montre ensuite aux élèves quelques travaux qu'il a réalisés (supports papier)
Il leur parle de l'importance des couleurs, de la qualité du papier, du format du document, de la sensation que l'on a quand on a le document dans les mains, de la typographie, de l'image... Il leur fait remarquer que si on change seulement la couleur dans une affiche, l'histoire qu'elle véhicule, le message est différent.

Il illustre son propose en projetant des affiches qu'il a réalisées pour des festivals par exemple. Ainsi on découvre deux versions de l'affiche du festival d'Alba La Romaine; on décrit et cherche ce que ça nous évoque...

http://www.brestbrestbrest.fr/

Nous présentons alors le projet que nous allons réaliser avec François: l'idée est de prélever des signes dans ce qui nous entoure (dans tous les documents qu'on a à disposition, personnels ou imprimés sur divers supports) et les mettre en scène en changeant la taille, en faisant intervenir notre corps (par exemple des ombres de nos mains...). Ce sera un travail d'équipe car nous mettrons en commun nos signes. Nous utiliserons le vidéoprojecteur, l'ordinateur, et nous travaillerons sur des grands papiers fixés aux murs. Nous verrons ce que nos compositions graphiques veulent dire, comment elles sont interprétées par ceux qui les regardent...
Aujourd'hui, nous allons constituer un premier stock de signes que nous allons décalquer.

   

Deuxième séance: vendredi 16 novembre 2012

Avant l'arrivée des élèves nous avons installé deux grands lés de papier dessin blanc sur des murs que nous avons protégés, ainsi que le sol. Devant l'un des deux nous avons préparé le rétro- projecteur, devant l'autre le vidéo- projecteur. Des pots d'encre noire et des brosses de tailles variées étaient disponibles. A proximité nous avons pensé à laisser une bassine d'eau et une éponge pour réparer toute catastrophe éventuelle!
Nous avons placé tous les dessins réalisés sur rhodoïds lors de la 1°séance sur une table.
En début de séance, après avoir rappelé ce que nous avions fait la dernière fois, François a demandé aux enfants d'essayer de regrouper les rhodoïds par paquets, en mettant ensemble ce qui pouvaient raconter une même histoire. Ils ont essayé de superposer leurs images, discuté...
4 groupes ont ainsi été forméDeux d'entre eux sont restés en salle de classe pour décalquer encore des signes (textes, dessins...). Les deux autres sont partis dans la salle voisine (salle Deux d'entre eux sont restés en salle de classe pour décalquer encore des signes (textes, dessins...). Les deux autres sont partis dans la salle voisine (salle communicante): Un groupe avec François et le rétro- projecteur, l'autre avec moi et le vidéo- projecteur. En milieu de séance, une rotation était prévue.
François nous a montré comment on pouvait changer la taille d'un dessin ou signe graphique en reculant ou rapprochant le projecteur du papier.
Aussitôt les élèves se sont mis au travail.
Avec François, ils ont choisi un personnage assis puis ils l'ont installé sur le dos d'un tigre qu'ils voulaient de grande taille. Ils ont peint à plusieurs car il y avait beaucoup de détails à faire.

     
Avec le vidéo- projecteur, nous avons projeté sur l'autre grand papier des exercices de mathématiques faits par les élèves (Je les avais donné à François qui les avait scannés). Les enfants ont choisi une partie de l'exercice à peindre à l'encre.
       
Puis ils ont rajouté un autre profil. Ca faisait comme si le bonhomme parlait à son élève! Puis un tableau avec des mots, des nombres qui sortent de la bouche de l'élève. Il manquait encore quelque chose, alors ils ont superposé d'autres profils. François nous aidait à placer les profils et surtout nous disait de ne pas bouger, ce qui n'est vraiment pas facile!!!
Au bout de deux heures, tout le monde s'est réuni devant les grands dessins. Nous étions plutôt contents du résultat!
    
François nous a demandé ce que nos dessins racontaient:
* C'est l'histoire d'un bonhomme qui veut aller dans l'espace avec sa fusée.
Ou alors le monsieur voit une fusée et il la montre car un lion et un bonhomme sont en train de tomber de cette fusée.
* Le maître et ses élèves réfléchissent à un problème...
Nos deux histoires sont complètement différentes, mais il y a aussi d'autres différences que le sens.
Une élève remarque que l'espace utilisé est différent, la place occupée. Un autre dit que dans un dessin il y a des écritures alors que dans l'autre il n'y a que des dessins.
François leur demande d'où viennent tous ces signes. Dans le dessin de gauche, ce ne sont que des dessins décalqués, alors que dans l'autre ce sont nos écritures, nos ombres.
Les enfants ont l'impression que le dessin avec le tigre est plus imaginaire alors que l'autre évoque quelque chose de plus quotidien.
François explique ensuite qu'il est important de réfléchir à l'emplacement des signes. S'il y avait des choses noires partout, notre oeil ne pourrait pas circuler. Il faut donc savoir laisser des blancs pour que la production soit lisible.
On décide quand même que la prochaine fois, il faudra compléter un peu nos deux dessins. Sur celui du "problème", il faudra trouver un moyen de corriger les fautes d'orthographe! Sur l'autre, on rajoutera encore du dessin mais aussi du texte pour savoir ce à quoi le chinois pense...
François nous propose d'en faire d'autres: on cherchera des thématiques, et on en fera au moins un avec seulement du texte. Peut-être comme un brouhaha, des discussions, un cri, du silence, avec des voix plus ou moins fortes... Ce serait bien car en musique, on invente aussi des rythmes, des partitions que l'on interprète vocalement. Cela ferait du lien...

 

Troisième séance : vendredi 30 novembre 2012

Un premier groupe s'est occupé de corriger les fautes d'orthographe sur le "dessin du problème" au feutre rouge, comme le fait la maîtresse!
Un autre groupe est allé continuer le "dessin du chinois": nous voulions qu'il pense à beaucoup de choses! Alors les élèves responsables de ce projet ont repris ce que nous avions décalqué sur des rhodoïds, et grâce au rétroprojecteur, ils ont pu compléter ce dessin, ont accumulé des signes graphiques divers...

 
D'autres élèves, en classe, ont cherché des mots qui expriment le silence, et le bruit car nous avions prévu en fin du deuxième atelier de faire une production graphique sur ce thème.
Ces mots ont été utilisés ensuite pour faire deux créations différentes:
* L'une sur le bruit: François avait apporté des alphabets de styles graphiques variés. A l'aide du rétroprojecteur, les élèves, à tour de rôle, ont projeté des lettres prises dans ces alphabets pour composer des mots évoquant le bruit.
   
Mais ce travail était trop long car les lettres à reproduire étaient compliquées. Nous n'avons donc pas beaucoup avancé...
* L'autre sur le silence: Les mots du silence ont été écrits à l'encre noire sur un lé de papier blanc.
Mais après discussion, toute la classe était d'accord pour dire que cela n'exprimait pas le silence car les mots étaient trop gros et il y en avait trop!
Alors nous avons recommencé: cette fois-ci, nous avons décidé d'écrire les mots au feutre noir, et en petit. Ensuite, avant que François ne reparte, nous nous sommes réunis devant le "dessin du chinois" pour voir comment il était devenu.
En fait, il nous plaisait un peu moins... Il y avait trop de choses! De plus François nous a montré que certains signes n'avaient pas leur place. Il a proposé de les cacher par du papier blanc.
C'est une idée que nous avons retenue: la prochaine fois, nous pourrons donc enlever ce qui est en trop, empêche le regard de circuler aisément dans l'image.

Quatrième séance : vendredi 7 décembre 2012

Pour démarrer, François nous a demandé de chercher des couples de mots contraires: la dernière fois, nous avions travaillé sur "Bruit/ silence", mais il y en a bien d'autres!
Nous avons trouvé "Vite/ lent", "fort/ doux", "vide/ plein", "grave/aigu", "gros/ petit", "lourd/ léger"...
Ensuite, nous devions les exprimer par des signes graphiques, au feutre noir, sur 2 feuilles A3 de papier blanc côte à côte. Chaque feuille était utilisée pour un mot. Seules quelques lignes permettaient de rattacher une feuille à l'autre.
   
A tour de rôle, nous allions aussi travailler sur les productions en grand format.
Il fallait reprendre le "dessin du chinois" pour le rendre plus lisible. Pour cela, il fallait choisir des signes à cacher par du papier blanc découpé et collé. François nous a proposé de découper les
quelques lettres, mots de la production sur le bruit (inachevée faute de temps lors du 3° atelier) et de les coller sur le "dessin du chinois" aussi.

Nous avons également repris la création sur le silence. Il y avait encore trop de mots, alors nous avons choisi de noircir le papier pour n'en laisser apparaitre que certains, dans des petites bulles blanches.
Mais il y a eu des accidents! Des coulures, des traits de pinceaux qui cachaient certains mots... Au secours François!!! Nous avons découpé dans du papier blanc de nouvelles bulles dans lesquelles des mots du silence ont été récrits, puis ces bulles ont été collées. Nous en avons choisi les emplacements pour créer du rythme.
En fin de séance, nous nous sommes réunis devant nos travaux.
Après discussion, grâce à la création sur le silence, nous avons pris conscience qu'en fait, ce n'est pas seulement le sens du mot qui a de l'importance, mais aussi la façon dont il est écrit.

Quant à notre chinois, les avis étaient partagés. Certains d'entre nous, nostalgiques, préféraient encore la version du premier atelier. Mais n'était-ce pas parce qu'elle retraçait un moment magique, à savoir la première rencontre avec François, et la découverte de cette façon de travailler avec le rétroprojecteur???
Nous avons quand même reconnu que l'oeil circulait bien mieux car il y avait du vide en bas, et parce que les signes étaient plutôt vers le haut de l'image.
Avant de nous quitter, nous avons expliqué le travail que nous faisons en danse sur les sons, signes graphiques et gestes dansés. Cela nous donne une piste de travail: la prochaine fois, nous repartirons sur l'idée des silhouettes (comme lors du 1°atelier) pour faire figurer le corps dans nos créations graphiques.

Cinquième séance : vendredi 14 décembre 2012

Au programme, un travail sur la place du corps dans l'image.
Dès son arrivée, François nous explique au tableau ce que nous allons faire.
Sur un lé de papier déroulé sur le sol, quelques enfants vont tracer des sortes de routes à l'encre noire, avec des rouleaux ou gros pinceaux. Pendant ce temps, les autres élèves vont dessiner des bonhommes au feutre noir, dans différentes positions. Ils seront ensuite découpés et placés sur le territoire peint.
Le travail commence!
   
Pendant ce temps, dans la salle voisine, on dessine des personnages. Certains élèves deviennent modèles pour que les positions des bonshommes soient variées. Certains personnages seront noircis, d'autres resteront blancs. Ensuite on les découpe pendant que le territoire sèche.
   
Puis à tour de rôle, on va les coller sur le territoire: Les plus grands seront en bas, les moyens au milieu, et les plus petits tout en haut pour donner l'impression qu'ils sont plus ou moins loin; cela donne une perspective à notre création.
On décide aussi d'en regrouper certains à des endroits, alors que d'autres seront isolés.
      
En fin de séance, en regardant le travail, on s'aperçoit qu'il en faudrait encore plus! Nous continuerons donc, sans François, après les vacances...
Pendant cette séance, quelques uns ont encore arrangé "le dessin du Chinois". Avec une brosse large, ils ont délimité "l'espace des rêves" pour rendre l'image plus lisible.
Nous avons également montré à François un travail graphique réalisé en lien avec la danse: nos traversées dansées ont été représentées pour montrer les arrêts, changements de vitesse, de direction...
François nous a conseillé de faire ressortir certaines lignes, de donner de la densité au dessin en utilisant des brosses et de l'encre.
Publié par Irène Mieussens d'après les documents de Nathalie Chabanal, janvier 2013