Le langage et ses silences,Le Rocher Pierrelatte
Le langage et ses silences,Le Rocher Pierrelatte
Le langage et ses silences
Classe de CP-CE1 école du Rocher à Pierrelatte, Sandra
Sylvie Garraud, artiste
Résumé du projet : 4 classes dans 4 écoles différentes (Le Roc et Le Claux à Pierrelatte, Le Pialon à St-Paul-Trois-Châteaux, Pracontal à Montélimar) mettent en œuvre des projets artistiques avec 3 intervenants : une plasticienne, un musicien, un graphiste autour des relations du langage et de la création artistique. Des échanges vont être organisés entre ces classes.
Objectifs du projet
1. Développer un intérêt pour le langage, l'expression orale et écrite, l'écoute, la lecture... Interroger ce qu'est le langage, ce qu'il permet et comment nous vivons le langage.




En classe…, quelques jours après la venue de Sylvie, les enfants ont repris leurs « palettes de couleurs » pour les regarder, les observer d’un peu plus près. Et, à l’aide d’un viseur, ils ont choisi l’endroit qu’ils préféraient.
« Maintenant que vous êtes très forts pour faire de beaux mélanges de couleurs, vous allez essayer de retrouver les couleurs que vous aviez inventées, celles qui sont dans votre viseur, et vous allez les poser sur cette feuille qui est plus grande. Un peu comme si on faisait un gros plan, un zoom sur vos couleurs.»
Ils ont été très appliqués et heureux d’arriver à retrouver leurs couleurs ou parfois déçus de ne pas y parvenir. Ou bien surpris d’en trouver d’autres ….
Je leur ai, entre temps, relu un petit album intitulé : »De quelle couleur est ton monde, Bob Gill ? » dans lequel, l’artiste, Bob Gill, montre que l’artiste, hors des représentations classiques ( la mer est bleue)…, est l’une des seules personnes qui peut donner aux choses, au monde, aux gens, les couleurs qu’il veut, celles qu’il imagine, celle qu’il rêve, celles qui lui plaisent…en toute liberté.
Et, à l’aide de pastels, de feutre peinture noir, de blanco, ils ont dessiné leur monde par-dessus, en transparence, en superposition…sur leur univers coloré.
La suite : peut-être écrire des mots, des phrases, des textes pour compléter, pour éclairer ces MONDES…
Nous reprenons ce travail du fond à partir d'un format raisin, c'est à dire d'une couche de peinture sur laquelle on va réintervenir: dans un 1er temps c'est un étalement spontané de couleurs, au pinceau. Nous restons toujours sur les couleurs primaires pour que les verts, les violets, les bruns… continuent à apparaître sous les gestes des enfants .
Entre temps je prépare "une petite cuisine" en mélangeant de la colle à papier peint épaisse à de la gouache: les enfants me voient faire, cela a la consistance de la confiture: magenta, jaune, bleue…
En quelques gestes je les invite à étaler cette mixture sur leurs fond déjà peint; La matière-couleur est une crème épaisse, gélatineuse, transparente et lente à sécher. On peut l'étaler à la main, pour ensuite y graver au doigt des figures, des personnages comme sur une vitre couverte de buée: un personnage à la fenêtre. L'avantage pour l'enfant est de pouvoir effacer son dessin et recommencer autant de fois qu'il le désire jusqu'à obtenir ce qu'il veut tout en passant par différentes phases d'expérimentation. Cet étalement produit des effets de transparence et de nouveaux mélanges de couleurs. Les doigts glissent dans la matière avec plaisir pour y laisser leur empreinte. Ce contact induit des gestes qui produisent instantanément du dessin. La peinture évolue très vite. L'enfant découvre les possibles à partir du barbouillage, mais aussi peut dépasser ce qui souvent est interdit ( mettre les doigts dans la matière) et en même temps ce jeu là, où la matière est instable, lui permet de ne plus avoir peur de "rater". La peinture est comparée à une tartine de beurre et de confitures. C'est à dire que l'on peut ajouter des quantités de couches, ou revenir sur ce qu'on a fait, que rien n'est définitif, tout est transformable, et l'image finale en est d'autant plus nourrie.
Ces procédés de recouvrement on pourra les retrouver en observant la peinture de nombreux artistes…
Nous allons travailler en 2 groupes, pour faire des expériences de dessins qui nous amèneraient à trouver des manières de figurer l'expression d'un visage.
Cette fois-ci nous allons essayer de décalquer les traits du visage directement sur un visage réel ( avec l'intermédiaire d'une vitre et d'un plastique transparent) ou sur des photos des enfants( réalisées avec Sandra lors d'une séance antérieure).
Avec un groupe, je procède à une démonstration face à un enfant qui me sert de modèle, de l'autre côté d'une vitre; il s'agit de "repasser" par dessus les contours de son visage, puis chevelure, cou, épaules, détails des yeux, etc. Lorsque j'ai terminé un enfant dit : "ce que tu fais ça fait un autre visage que lui!"
Et il redira encore à la fin de la séance, au moment d'une discussion, "on a fait des autres visages"
Oui, il y a un écart entre la réalité et sa représentation. C'est une remarque importante. On peut jouer de cet écart, ou s'en approcher. Mais il reste toujours que cette image figure "un autre". Il reste quelque chose d'insaisissable, d'infigurable.
D'ailleurs, même en photo, parfois on ne reconnait pas une personne. La photo peut être très différente du modèle.
On peut jouer de ces visages sur des visages? Ce sont déjà des masques .
·

inventez des expressions différentes en les découpant et en les collant sur des petits carrés blancs ( 8x8). Vous pouvez, sur le 2ème carré, ajouter d’autres éléments du visage. »
· A partir de planches avec plein d’émoticônes, observez et dessinez les émoticônes de votre choix. Puis, vous en choisirez un qui vous plaît et vous le dessinerez sur un carré blanc (16x16) avec comme matériel seulement :
1 crayon gris, un feutre noir et un feutre de la couleur de votre choix.
Pendant qu’un groupe était avec Sylvie pour dessiner des visages par transparence, les autres enfants ont dessiné leur visage projeté sur le mur. Ces portraits photographiés d’eux avaient été faits quelques temps avant alors que ils avaient choisi une expression tirée d’une reproduction d’œuvres d’art prise dans le très beau livre : »Du rire aux larmes » : la joie, la tristesse, la peur, la surprise…


Cet atelier leur a permis, entre autres choses, d’observer, de découvrir en dessinant, en « décalquant » les formes des différents traits du visage, des yeux, du nez, de la bouche. Mais aussi de pouvoir un peu plus s’apercevoir que, selon les expressions, chaque partie du visage est différente. Ces observations ne sont pas évidentes pour des enfants de cet âge, car même en repassant les traits d’un visage projeté, certains dessinaient ce qu’ils savaient et non ce qu’ils voyaient.
Travail en parallèle sur un album : »Monsieur cent têtes » de Ghislaine HERBERA, auteure que nous rencontrerons dans le cadre du : »Salon du livre jeunesse de Saint-Paul-Trois-Châteaux (26)
Travail en FRANÇAIS (lecture, réciter un texte en prose, vocabulaire…)
* Découverte du texte de l’album sans les illustrations.
*A partir d’un passage du texte, dessine la tête avec les émotions et tout ce que tu peux dessiner pour expliquer les mots.
*Travail avec les CE1 de compréhension du texte.
* « Choisis de 10 à 15 lignes de Monsieur cent têtes et apprends-les par cœur en mettant le ton et en exprimant le plus d’émotions possibles. »
*travail autour des expressions de la langue française avec le mot : TÊTE à partir de l’album de Monsieur cent têtes mais aussi d’un autre petit album : » Mots de tête » de Zazie Sazonoff (éditions du Rouergue 2002)
jeu de mémory : cartes avec expressions avec le mot tête et cartes avec la définition de l’expression
· A la manière des illustrations de « Monsieur cent têtes », invente ton Monsieur ou ta Madame et donne-lui un nom.
Travail en HISTOIRE DES ARTS sur les masques du monde ( avant l’atelier 5)
*Découverte des illustrations de »Monsieur cent têtes « et 1ère approche des masques du monde.
*Découverte du livre : »Masque Vouvi, masque boa » de Sophie Curtil (coll KITADI)
* Diaporama de masques du monde puis petits dessins (croquis) d’un masque VOUVI (Gabon) ou d’un masque BOA (Zaïre) et d’un masque du Sri Lanka.
Rencontre avec l’auteure et illustratrice Ghislaine HERBERA de « Monsieur cent têtes » dans le cadre su « Salon du livre de jeunesse de Saint-Paul-Trois-Châteaux
Un papier plié à la manière d'un prospectus d'information est un support où l'on dessinera en fonction des différentes salles. Il se trouve que les plis qui forment les cases du "prospectus" peuvent devenir les salles et les étages de la "maison" de la galerie. Les enfants ou la maitresse seront aussi amenés à prendre des photos dans les salles qui s'intègreront ensuite sur ce support. La classe est divisée en 2 groupes; un groupe va avec Stéphanie Lehu qui est médiatrice et expose aussi . Ils vont la rencontrer autour de son travail. Un autre groupe avec moi. Nous passons d'une salle à l'autre et par contraste, nous nous retrouvons dans une salle obscure où j'ai projeté des diapositives. La première phase est de laisser les enfants découvrir et exprimer leur surprise de ce dessin de lumière dans l'obscurité, de cette sensation enveloppante du noir et de ce qu'elle peut connoter. Nous passons par l'expression du ressenti personnel avant la description qui va nous mettre dans un autre état d'esprit puis ensuite quelques compléments d'information sur mes outils, le dispositif de prise de vue, mes intentions. Je préfère insister sur ce moment d'expérience physique pour eux avec un jeu à partir d'écrans de papier calque pour capter des fragments d'images, se déplacer dans l'espace et jouer avec la distance, l'espace. Je n'ai pas le temps de tous dire, notamment sur comment ces images sont faites. Je prévois de prolonger cette expérience à l'école dans les semaines qui viendront. Les parents accompagnateurs expriment leur avis, me posent des questions. Je leur propose de revenir à cette prochaine occasion, car on peut en faire un atelier avec les enfants .











